Droit de mort... ou autre genre de HayDay
C'est dans le plus grand des silences qu'elle s'est éteinte.
Je dis silence mais en fait je dois faire erreur, il y avait sûrement beaucoup de bruit. De ce bruit que l'on n'entend plus...
D'abord le vent, parfois très fort, devait souffler dans les branches. Il faisait probablement bruire les feuilles dans les courants ascendants ou descendants de l'air chaud;
Il y avait certainement le piaillement des cacatoès, le coassement des corneilles, et les différents chants et sifflements des autres oiseaux;
Il y avait le trafic routier, pas très lourd mais quand même, au moins un lourd fardier, deux voitures et quelques rares motos à la minute;
Il y avait sans doute le son d'un avion qui passait tout là-haut;
Il y avait aussi j'en suis sûre, le beuglement régulier du bétail pas très loin, et le hennissement occasionnel des chevaux;
Et je ne parle même pas du zigzaguement incessant des mouches, abeilles, sauterelles, et autres ailés ou non à multiples pattes.
Elle s'est éteinte dans ce vacarme, chaque être étant occupé à ses affaires, n'étant pas conscient mais surtout étant inapte à une quelconque aide.
Elle s'est éteinte dans ce tapage que l'on ne remarque plus, sous un soleil de plomb.
Dans ce champ où elle aura passé sa vie, elle y trouvera également sa dernière demeure.
Pauvre bête assoiffée. Pauvre vache.
Nous sommes en décembre, temps où les jours sont au plus long.
C'est l'été. De ces étés chauds et secs. Le foin est court et très vert grâce à une providentielle pluie d'il y a environ 2 semaines. Les pluies sont rares en ces temps-ci, et les cours d'eau sont taris. Il en est de même parfois des nombreux réservoirs d'eau récoltant la pluie. Le bétail est assoiffé, à tel point qu'il arrive parfois que des bêtes en meurent. Littéralement.
Et personne n'y peut rien... il n'y a plus d'eau.
P. S. Nous sommes au temps sec de l'année. Plus tard ce sera la saison des pluies. Les cours d'eau déborderont, inonderont les routes et emporteront parfois tout avec eux.
Nous sommes à Cooyar, au nord de Toowoomba, au nord-ouest de Brisbane. Nous ne sommes pas encore dans le désert, mais dans la franche campagne, là où les kangourous mais aussi les lièvres, pythons et dingos foisonnent.
Nous sommes dans une région très agricole. On doit rouler près d'une heure en voiture pour atteindre la petite ville de Oakey. Un habitant sur deux (et peut-être plus) possède son potager, et du bétail. Veaux, vaches, cochons, chevaux, chèvres, poulets, et quoi encore. Et des chiens de garde, nombreux.
L'Australie étant un immense pays, les propriétaires terriens possèdent chacun de très grands espaces. Ils ont la place pour tous ces animaux de ferme. Mais la vie peut y être dure. Ils travaillent fort et ils doivent savoir composer avec les aléas de la vie, et tenter d'éviter autant que possible ces morts causées par Dame Nature.
Ici, les gens ne sont pas riches. Ils n'ont pas de tablettes et téléphones intelligents. Du moins je n'en ai pas vu depuis notre départ de Cairns. De toute façon ils n'auraient pas le temps de jouer avec. Mais ils savent compter, alors ils conservent tout. Souvent vous verrez de vieilles carrosseries de voitures, instruments aratoires ou autres objets divers, traîner sur des propriétés et dans les bâtiments encore debout.
Et avec tous ces animaux, on est loin des conditions sanitaires aseptisées des villes. Nous sommes à la campagne. Les maisons cernées par les bêtes, sont vieillottes et souvent bâties sur pilotis, les "back-houses" (bécosses, à l'eau Dieu merci) existent encore. Mais les habitations possèdent tout le nécessaire, dont l'électricité, le téléphone et l'eau (grands réservoirs récoltant l'eau de pluie) courante.
Peut-être est-ce pour ces raisons que l'accueil y est si formidable.
Et pour nous canadiens errants, bien qu'il y fasse actuellement chaud, le temps y est sec, donc plus tolérable que sur la côte de Cairns... quoiqu'à notre arrivée dans cette maison inhabitée depuis 3 mois (les vieux tapis étaient empreints d'humidité de maison fermée) on a eu un temps exceptionnellement frais, tellement frais qu'on a dû chauffer un peu pour "casser" ca !
Je ne me suis pas fait prier pour faire "ma squaw", et allumer le poêle a bois! ;)
Marie France :)
P. P. S. Ce "droit de mort" aurait également pu parler des hécatombes causées par le trafic routier. Tous les jours, on voit de ces corps heurtés par les voitures et camions, spécialement lorsqu'il fait nuit. On ne les compte plus et ne font même plus partie des statistiques. Ainsi, dans le plus grand anonymat, de nombreux wallabies et kangourous meurent ainsi, sur les routes australiennes.
C'est dans le plus grand des silences qu'elle s'est éteinte.
Je dis silence mais en fait je dois faire erreur, il y avait sûrement beaucoup de bruit. De ce bruit que l'on n'entend plus...
D'abord le vent, parfois très fort, devait souffler dans les branches. Il faisait probablement bruire les feuilles dans les courants ascendants ou descendants de l'air chaud;
Il y avait certainement le piaillement des cacatoès, le coassement des corneilles, et les différents chants et sifflements des autres oiseaux;
Il y avait le trafic routier, pas très lourd mais quand même, au moins un lourd fardier, deux voitures et quelques rares motos à la minute;
Il y avait sans doute le son d'un avion qui passait tout là-haut;
Il y avait aussi j'en suis sûre, le beuglement régulier du bétail pas très loin, et le hennissement occasionnel des chevaux;
Et je ne parle même pas du zigzaguement incessant des mouches, abeilles, sauterelles, et autres ailés ou non à multiples pattes.
Elle s'est éteinte dans ce vacarme, chaque être étant occupé à ses affaires, n'étant pas conscient mais surtout étant inapte à une quelconque aide.
Elle s'est éteinte dans ce tapage que l'on ne remarque plus, sous un soleil de plomb.
Dans ce champ où elle aura passé sa vie, elle y trouvera également sa dernière demeure.
Pauvre bête assoiffée. Pauvre vache.
Nous sommes en décembre, temps où les jours sont au plus long.
C'est l'été. De ces étés chauds et secs. Le foin est court et très vert grâce à une providentielle pluie d'il y a environ 2 semaines. Les pluies sont rares en ces temps-ci, et les cours d'eau sont taris. Il en est de même parfois des nombreux réservoirs d'eau récoltant la pluie. Le bétail est assoiffé, à tel point qu'il arrive parfois que des bêtes en meurent. Littéralement.
Et personne n'y peut rien... il n'y a plus d'eau.
P. S. Nous sommes au temps sec de l'année. Plus tard ce sera la saison des pluies. Les cours d'eau déborderont, inonderont les routes et emporteront parfois tout avec eux.
Nous sommes à Cooyar, au nord de Toowoomba, au nord-ouest de Brisbane. Nous ne sommes pas encore dans le désert, mais dans la franche campagne, là où les kangourous mais aussi les lièvres, pythons et dingos foisonnent.
Nous sommes dans une région très agricole. On doit rouler près d'une heure en voiture pour atteindre la petite ville de Oakey. Un habitant sur deux (et peut-être plus) possède son potager, et du bétail. Veaux, vaches, cochons, chevaux, chèvres, poulets, et quoi encore. Et des chiens de garde, nombreux.
L'Australie étant un immense pays, les propriétaires terriens possèdent chacun de très grands espaces. Ils ont la place pour tous ces animaux de ferme. Mais la vie peut y être dure. Ils travaillent fort et ils doivent savoir composer avec les aléas de la vie, et tenter d'éviter autant que possible ces morts causées par Dame Nature.
Ici, les gens ne sont pas riches. Ils n'ont pas de tablettes et téléphones intelligents. Du moins je n'en ai pas vu depuis notre départ de Cairns. De toute façon ils n'auraient pas le temps de jouer avec. Mais ils savent compter, alors ils conservent tout. Souvent vous verrez de vieilles carrosseries de voitures, instruments aratoires ou autres objets divers, traîner sur des propriétés et dans les bâtiments encore debout.
Et avec tous ces animaux, on est loin des conditions sanitaires aseptisées des villes. Nous sommes à la campagne. Les maisons cernées par les bêtes, sont vieillottes et souvent bâties sur pilotis, les "back-houses" (bécosses, à l'eau Dieu merci) existent encore. Mais les habitations possèdent tout le nécessaire, dont l'électricité, le téléphone et l'eau (grands réservoirs récoltant l'eau de pluie) courante.
Peut-être est-ce pour ces raisons que l'accueil y est si formidable.
Et pour nous canadiens errants, bien qu'il y fasse actuellement chaud, le temps y est sec, donc plus tolérable que sur la côte de Cairns... quoiqu'à notre arrivée dans cette maison inhabitée depuis 3 mois (les vieux tapis étaient empreints d'humidité de maison fermée) on a eu un temps exceptionnellement frais, tellement frais qu'on a dû chauffer un peu pour "casser" ca !
Je ne me suis pas fait prier pour faire "ma squaw", et allumer le poêle a bois! ;)
Marie France :)
P. P. S. Ce "droit de mort" aurait également pu parler des hécatombes causées par le trafic routier. Tous les jours, on voit de ces corps heurtés par les voitures et camions, spécialement lorsqu'il fait nuit. On ne les compte plus et ne font même plus partie des statistiques. Ainsi, dans le plus grand anonymat, de nombreux wallabies et kangourous meurent ainsi, sur les routes australiennes.
Triste ce "droit de mort" ... cette absence d'eau !!
RépondreEffacerVivement la saison des pluies, en espérant qu'elle
ne soit pas trop envahissante cette année !!
D'un autre coté, si l'accueil est formidable comme
décrit, ça être aussi fantastique !!
Je vous souhaite une très belle année 2015 !!
À bientôt
Gros bizoux
xxxx